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Une édition numérique de la base Philidor4

Oeuvre, notice n°65704

Numéro d'origine (JLB ou EZPUBLISH) : HITCHCOCK-01051

LA PETITE PASTORALE LE JUGEMENT DE PAN

Type de contenu : Musique
Personnes ayant un rapport avec l'oeuvre :
  • CHARPENTIER, Marc-Antoine - compositeur
  • LA FONTAINE, Jean de - auteur du texte
  • DU BOIS, Philippe Goibault [attr. douteuse] - auteur du texte
Genre musical : petit opéra
Genre du texte : pastorale
Cote CMBV : CMBV/ MON CHAR 2

Effectif et instrumentation

Effectif musical : ut3,ut4,fa4/fl,fl/bc
Instrumentation : flûte

Source(s)

Source A :
Petite Pastorale - dans - M.-A. Charpentier - Meslanges - partition, ms autogr. (1676), vol. II, cahier 13, f. 52v-57 - F-Pn/ Rés Vm1 259 [ 2]
Cote source :
F-Pn/ Rés Vm1 259 [ 2]
Code source :
H.479
Type de source :
catalogue
Notes sur la source :
f. 53v : « Eglogue/ de Bergers »
Comparaison sources : La partition que nous a laissé Charpentier est incomplète : quatre airs n'ont pas été copiés ici, mais sont indiqués par des renvois à des volumes désormais perdus (« le livre qui commence par la serenade de polichinelle du malade imaginaire » ou encore « le livre g »). Toutes ces versions, bien évidemment antérieures à la Petite pastorale, semblent désormais perdues, mais il est possible pour trois de ces pièces de proposer des versions de substitution : - l'air de Pan « Quittez, quittez bergers » provient du « grand prologue » du Malade imaginaire ; la version de 1673 figurant au t. 13 des Meslanges en propose une version possible ; - des versions tardives, et probablement remaniées, des airs « Au bord d'une fontaine » et « Brillantes fleurs naissez » ont été publiées par Ballard en 1703, dans le premier livre des Brunettes et airs tendres pour le premier, dans le Mercure galant en octobre 1689 pour le second ; il est possible de les adapter pour les intégrer à la Petite pastorale ; - aucune concordance n'a en revanche été localisée pour l'air « Ah cruelle bergère ».

Informations sur le texte

Commentaires contemporains :
Gazette de France, octobre 1676, p. 728 - « Le 5 de ce mois, Monsieur le duc de Chartres & Mademoiselle de Chartres furent batisez à S. Clou, dans la Chapelle du Chasteau, en presence de leurs Majestez, de Monseigneur le Dauphin, & de Monsieur & de Madame, accompagnez de toute la Cour. Monsieur le Duc de Chartres fut tenu sur les Fonts, par le Prince de Condé, & par la Grande Duchesse de Toscane, qui le nommérent Philippes, qui est le nom de Monsieur. Mademoiselle de Chartres, tenüe par le duc d'Enguyen, & Madame de Guise, qui la nommérent Elisabeth Charlotte, qui est le nom de Madame. [...] Leurs Majestez, avec Monseigneur le Dauphin, estant montées ensuite, au Salon, elles y trouvèrent une collation tres splendide [...]. Leurs Majestez eurent ensuitte le divertissement de l'Opera, dans le mesme Salon, qui avoit esté preparé avec toute la magnificence possible. »
Jacques Édouard, Mémoire des ouvrages de musique latine et françoise de défunt M.r Charpentier, ms, F-Pn/ Rés Vmb ms 71, f. 1v - « 13.e part [...] ouverture, flutes, petite pastorale le/ Jugement de Pan [...] »

Dates et lieux

Note sur les dates :
1676.10.05 : création au château de Saint-Cloud (cf. P. Ranum, « Marc-Antoine Charpentier's « Petite Pastorale » (H. 479), October 5, 1676 », http://Ranumspanat.com/pastorale.html et Catherine Cessac : Marc-Antoine Charpentier, Paris, Fayard, 2004, p. 122).
D'après P. Ranum, La Petite pastorale aurait été créée à Saint-Cloud à l'occasion du baptème de Philippe II d'Orléans, duc de Chartres et de sa soeur, Élisabeth-Charlotte, Mlle de Chartres. Pour étayer son hypothèse, P. Ranum s'appuie sur :
- le fait que Mme de Guise était la marraine d'Élisabeth-Charlotte d'Orléans ;
- un article de la Gazette de France (voir commentaire contemporain) qui indique que le « divertissement de l'Opera » fut offert aux invités après la collation ;
- le fait que des allusions du livret montrent que le roi assistait à la représentation. P. Ranum considère que le livret peut cependant être lu à deux niveaux et que si l'on y flatte Louis XIV, le véritable héros serait en définitive son frère, le duc d'Orléans, qui s'était illustré lors de la précédente campagne militaire.
P. Ranum envisage deux possibilités : la Petite pastorale pourrait avoir été exécutée seule, comme elle pourrait avoir servi de prologue à un opéra composé par un autre musicien, peut-être Jean Granouillet de la Sablières, intendant de la musique du duc d'Orléans. Elle aurait, en outre, pu être interprétée par les musiciens de Mlle de Guise. Cette dernière hypothèse, sans être impossible, nous paraît cependant hasardeuse dans la mesure où le duc d'Orléans entretenait à son service un corps de musiciens.
Lieu cité :
SAINT-CLOUD, Château de Monsieur, salon

Rôles et personnages

Rôle(s) cité(s) : Lysandre Pan Alcidon
Notes sur le ou les rôles : Lysandre - ut 3 - Pan - fa 4 - Alcidon - ut 4
Noms cités : MARIE DE LORRAINE [1615-1688], duchesse de Guise Élisabeth-Marguerite d'Orléans [1646-1696], Mme de Guise MARGUERITE-LOUISE D'ORLÉANS [1645-1721], duchesse de Toscane MARIE-THÉRÈSE D'AUTRICHE [1638-1683], reine de France LOUIS de France [1661-1711], dauphin ORLÉANS, Philippe I [1640-1701], duc d' ORLÉANS, Philippe II [1674-1723], duc d' Élisabeth-Charlotte d'Orléans [1676-1744], duchesse de Lorraine : dédicataire BOURBON, Henri-Jules de [1643-1709], prince de Condé SABLIÈRES, Jean Granouilhet de LOUIS XIV [1638-1715], roi de France

Notes et attributions

Notes sur l'attribution : Le librettiste n'est pas identifié formellement. Toutefois, la Petite pastorale utilise des poèmes de plusieurs poètes (voir Sébastien Daucé, La Petite pastorale H.479 de Marc-Antoine Charpentier : étude du contexte et des sources. Proposition de reconstitution, maîtrise de musicologie, Univ. Paris IV-Sorbonne, 2000-2001, p. 37-44) : - l'air de Pan est issu du prologue du Malade imaginaire de Molière ; - l'air « Brillantes fleurs » est composé sur un texte de Jean de La Fontaine qui ouvre Galatée (que Charpentier aurait peut-être mis en musique, voir Les Amours d'Acis et de Galatée, HH.552). Sébastien Daucé avance plusieurs attributions possibles pour le livret de la Petite pastorale (voir op. cit.). Il propose le nom de trois poètes qui ont en commun de n'aimer guère Lully et d'avoir collaboré avec Charpentier : La Fontaine, Donneau de Visé et Molière. Il estime cependant que « l'attribution de la Petite pastorale à Du Bois [directeur de la musique de Mlle de Guise] s'impose plus probablement à première vue » pour les raisons suivantes : - il s'agirait d'une commande de Mlle de Guise et de son entourage ; - Du Bois est par ailleurs reconnu en tant qu'homme de lettres ; - il serait, d'après Patricia Ranum, l'auteur de livrets écrits pour la chapelle de Mlle de Guise et mis en musique par Charpentier (voir « Un foyer d'italianisme chez les Guise : quelques réflexions sur les oratorios de Charpentier », Bulletin de la Société Marc-Antoine Charpentier, n° 12, janvier 1995, p. 10). Rien ne permet toutefois de confirmer ou de démentir cette hypothèse qui paraît cependant douteuse dans la mesure où aucun document atteste que Du Bois ait écrit des livrets en français.
Auteur de la saisie : Nathalie Berton

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