Traduction :
PREMIERE PARTIE. - Prélude.
Premier récitant : - Le royaume d' Israël fut affermi par Salomon, et le
Seigneur Dieu de son père était avec lui. Salomon parla à tout son
peuple, aux centurions. aux tribuns, aux chefs de familles et aux juges, puis se rendit
avec toute la foule sur les hauteurs de Gabaon, afin d' y sacrifier des victimes en
holocauste au Seigneur,
Choeur : - Alors toute l' assemblée se réjouit en s' acquittant spontanément
de ses promesses, car de tout leur coeur ils offraient ces sacrifices au Seigneur,
Les Prêtres, avec des trompettes, et les " Lévites, avec des orgues, chantaient
des psaumes. Les fils de Sion chantaient avec eux en disant : "Confiez-vous au Seigneur
car il est bon, et sa miséricorde éternelle ; qu' Israël maintenant
parle car le Seigneur est bon et sa miséricorde eternelle ; que la lignée
d'Aaron maintenant parle car le Seigneur est bon et sa miséricorde éternelle."
Trois du peuple : - Le roi lui-même se réjouit grandement en voyant qu'
il en était ainsi, et, se jetant à terre, il pria Dieu. Puis levant les
yeux et ouvrant ses mains vers le Ciel, exultant, il s' exprima ainsi :
Salomon: - Tu es béni. Dieu d' Israël, et grandement louable ; mais moi,
qui suis-je et qui est mon peuple pour t' offrir tant de victimes ? - Car elles sont
toutes à toi, et nous ne t' offrons rien que tu ne nous aies donné. Mais
je sais, mon Dieu, que tu éprouves les coeurs et.honores l' honnêteté
; c'est pourquoi, dans l'humilité de mon coeur, je ne t'ai offert que ce qui
t'appartient. Et j'ai vu ton peuple en ce jour t' offrir également avec une joie
immense tout ce qui t'appartient.
Choeur : - Ainsi donc. tandis que tous se réjouissaient d' une seule et même
voix, chantaient des psaumes avec les trompettes et les cithares. jouaient des cymbales
et des orgues, faisaient retentir leurs voix de la terre jusqu' aux cieux, on entendait
se propager au loin le.bruit de ceux qui chantaient et proclamaient : "Confiez-vous
au Seigneur !"
SECONDE PARTIE. - Prélude.
Second récitant : - Or la nuit suivante, Dieu lui apparut pendant son sommeil
et lui dit:
Dieu : - Demande-moi, Salomon, ce que tu désires, que je te le donne
Salomon: - Seigneur, mon Dieu, tu as fait roi ton serviteur, mais je suis un petit
enfant, ignorant où aller. Et pourtant j'ai été proclamé roi parmi
le peuple que tu as choisi, peuple immense qui ne peut se dénombrer ni se compter
de par sa multitude. Donne-moi donc, à moi ton serviteur, la sagesse et l'intelligence
afin de rendre justice à ton peuple, et afin que je puisse distinguer le bien
du mal. Qui en effet pourra dignement diriger ton peuple si nombreux si tu ne le lui
enseigne, Seigneur mon Dieu ?
Dieu: - Puisque tu n'as pas demandé pour toi une longue vie, ni les richesses
ou la vie de tes ennemis, mais que tu as souhaité la sagesse et l'intelligence
afin de distinguer ce qui est juste, voici que j'ai agi selon tes paroles : je t'ai
donné un coeur tant sage et intelligent qu'il n' y eut personne de semblable
avant toi, et qu'il n' y aura personne après toi. Mais, aussi, je t'ai donné
ce que tu n'as pas demandé, je t'ai donné des richesses et la gloire en
telle abondance qu' il n'y eut personne avant toi et qu'il n' y aura personne après
toi. Mais si tu marches devant moi, comme le fit mon serviteur David, ton père,
j'ajouterai à tes jours d'autres longs et nombreux jours.
Choeur : - Et au matin, Salomon s'éveilla et comprit son rêve. Quand il
revint des hauteurs de Gabaon à Jérusalem, il s'arrêta devant l'Arche
d'alliance du Seigneur, lui offrit un holocauste et un sacrifice de paix, puis un
grand festin à toute sa suite. Alors que ceux-ci festoyaient et buvaient joyeusement,
vinrent vers le roi deux femmes dont l'une s'exprima ainsi :
La vraie mère : - De grâce, Seigneur ! Nous habitons dans la même maison
et j'ai enfanté près d'elle dans la chambre. Mais le troisième jour
après que j'aie enfanté elle enfanta à son tour, et nous étions
ainsi, sans qu'il n'y ait personne d'autre que nous dans la maison. Or le fils de
cette femme mourut dans la nuit en son sommeil, car elle l'avait étouffé
.Mais, se levant dans le silence de la nuit profonde, elle prit mon fils d'à
côté de moi, le plaça sur son sein et posa son fils, mort, sur mon
sein. Lorsque, au matin, je me suis levée pour allaiter mon fils, il me parut
mort ; en le fixant plus attentivement. je découvris que ce n'était pas
le mien,
La fausse mère - Ce n'est pas ce que tu dis : ton fils est mort, c'est le mien
qui est vivant.
La vraie mère : - Ce n'est pas ce que tu dis : mon fils vit, c'est le tien qui
est mort.
Salomon : - L'une dit : mon fils est vivant, c'est le tien qui est mort. Et l'autre
répond : ton fils est mort, c'est le mien qui est vivant. - Apportez-moi un glaive,
partagez l'enfant vivant en deux parties ; et donnez-en une moitié à l'une
et l'autre moitié à l'autre.
La vraie mère : - Ah, ah, ah ! Seigneur, mon roi, de grâce, donnez-lui l'enfant
vivant et ne le faites pas périr. Qu'il ne soit pas à moi mais à elle,
donnez-lui l'enfant vivant.
La fausse mère : - Qu'il ne soit ni à moi ni à toi, qu'on le partage.
Salomon : - Donnez l'enfant vivant à cette femme qui a versé tant de larmes
et qui a eu ainsi peur pour l'enfant : elle a prouvé qu'elle en était la
mère.
Choeur : - Tout Israël entendit le jugement que le roi avait rendu. Tous le craignirent
et l'admirèrent, voyant qu'en lui était la sagesse divine. - Mais vous,
Nobles vêtus de pourpre à qui a étè donné d'en haut, à
jamais et pour toujours égale à elle même, la volonté de rendre
justice à chacun, réjouissez-vous, défenseurs des veuves et protecteurs
des orphelins, réjouissez-vous et exultez dans le Seigneur. - Car Dieu élèvera
comme un flambeau votre justice et fera briller votre jugement comme l'éclat
du midi.
(Révision des textes latins et traduction : M. Thomas Leconte.)