Note sur le texte :
La source littéraire A présente des variantes de détail avec la source
musicale : - l'interrogation « Ubi es... ? » n'est pas répétée
dans la version de Perrin après le troisième vers (« Quo te quaeram
? »), ni après le huitième (« In obscuris ? »). Dans la version
musicale, elle conclut la pièce, au contraire de la version littéraire ;
- le 9e vers de la version littéraire manque dans la version musicale («
In caelo, sub terris »).
A. - XI. - dans - Pierre Perrin - Cantica pro capella Regis - Paris, Robert Ballard,
1665, p. 108-109 - F-Pn/ B 3821
B. - Cantica In Elevatione hostiae n° XI - dans - Cantiques ou Paroles de motets
Pour la Chapelle du Roy - ms, [s.d.], 215 x 165 mm, p. 48 - F-Pn/ Ms fr 25460
Traduction :
p. [V]-[VI] des éditions de 1699 et 1700 :
« Ou êtes-vous, mon Dieu, où êtes-vous ? Où iray-je ? Où vous chercheray-je ? Où êtes-vous,
ô mon esperance, mon salut & mon repos ? Où êtes-vous, mon Dieu, où êtes-vous
? - Est-ce dans les Lieux élevez, ou dans les Lieux bas ? Est-ce dans les Lieux éclairez,
ou dans les Lieux obscurs & tenebreux ? - Où êtes-vous, mon Dieu, oû êtes-vous
? - C'est sur nos Autels que vous brillez, c'est là où vous vous plaisez à recevoir
les hommages des hommes. - C'est là, mon Dieu, où vous êtes. - C'est là où l'on vous
voit, & que l'on vous goûte, ô mon esperance, mon salut & mon repos. - C'est
là où vous êtes, mon Dieu, c'est là où vous êtes. »
Cantica pro capella regis :
Où estes-vous, mon Dieu, mon Createur, - Mon repos & mon asseurance ? - Où vous
chercher, ô mon cher Redempteur, - Mon salut & mon esperance ? - Sur terre, ou
dans les airs ? - Dans les lieux éclairez, dans les abismes sombres ? - Dans le Ciel
ou dans les Enfers ? - Dans la lumiere, ou dans les ombres ? - Ah ! vous brillez sur
les autels, - C'est là qu'il est libre aux mortels - De vous presenter leur hommage,
- C'est là vostre vivante image, - C'est là que l'on vous voit, mon Dieu, mon Createur,
- Mon repos & mon asseurance. - C'est là que l'on vous trouve, ô mon cher Redempteur,
- Mon salut & mon esperance.
Commentaires contemporains :
Le Cerf de La Viéville, Comparaison de la Musique Italienne et de la Musique Françoise,
, Bruxelles, 2/1705-1706, 3e partie, p. 164 : - « Le Motet de Campra, ubi es Deus
meus, n'est que le Motet de Danielis sur les mêmes paroles, revû, corrigé & augmenté.
Voilà le génie François enté sur l'Italien, d'une bonne main, & d'une main qui
n'est pas novice à imiter. Je ne dirai pas que le Motet de Campra ne vaut rien, il
a son prix : mais je dirai qu'il n'est pas tel que je l'aurois esperé de Campra, travaillant
sur un fond si riche. J'entendis d'abord le Motet de Danielis qui me parut fort bon
en gros, celui de Campra que j'entendis ensuite, ne me parut point préférable. Si
Campra en avoit ôté plusieurs défauts, ceux qu'il avoit pris étoient devenus plus
sensibles, & il avoit été contraint d'affoiblir extrêmement plusieurs des traits
qu'il en avoit copiez : vice de cét alliage des deux gouts. »