Source A :
JACOB, ET RACHEL,/ Troisiéme Cantate, à Voix seule. - dans - Élisabeth
Jacquet de La Guerre - Cantates françaises sur des sujets tirés de l'Écriture,
livre I - Paris, Christophe Ballard, 1708 - partition, 230 x 350 mm, p. 26-35 - F-Pc/
D 6534 (1)
Cote source :
F-Pc/ D 6534 [ 1]
Code source :
EJG.26
Type de source :
originale
Notes sur la source :
Pour les autres exemplaires, se reporter à la fiche recueil EJG.recueil.05.
Description de la source :
[Récitatif.] - Pour la jeune Rachel Jacob brulant d'amour - Attendoit la fin
de sa peine, - Ce jour les a liez d'une éternelle chaîne, - Et la nuit attendue
éteint déjà le jour. - De sept ans de travaux elle est la recompense
; - Mais à peine croit-il mériter son bonheur, - Et de ses mots sa chaste
ardeur - Amusoit son impatience.
Air. - Vien cher Objet de mes désirs, - Vien partager mes tendres chaînes.
- Ton amour va payer des peines - Qui foisoient mes plus doux plaisirs. - Des Etez
j'ay bravé la flâme, - Et le froid mortel des Hyvers, - Par l'espoir qui
flattoit mon ame, - Tous mes maux me devenoient chers.
[Récitatif.] - Mais que sert pour Rachel le feu qui le dévore ? - Au lieu
d'Elle sa soeur trompe un espoir si doux ; - Jacob va se trouver au retour de l'aurore,
- Triste Amant et plus triste Epoux.
Récit. - Qu'il sent vivement cet outrage ! - Au perfide Laban il accourt éperdu
: - Et privé du seul bien qu'il avoit prétendu, - Par ce reproche il se
soulage.
Air. - Cruel, quelle injustice extrême, - Pour le prix de mes soins, helas !
- Falloit-il m'ôter ce que j'aime ? - Falloit-il me donner ce que je n'aimois
pas ? - Vous jouissez d'une abondance - Que vous devez à mes travaux : - Falloit-il
donc pour recompense, - Loin de me soulager, insulter à mes maux ?
Récit. - Laban s'excuse encor sur l'amitié d'un Pere ; - Il n'a pas dû
priver sa Fille de ses droits : - La coûtume vouloit que Lia la premiere, - Du
doux hymen subit les loix.
Récit, mesuré. - Que l'espoir rentre dans vôtre ame, - Fidelle Amant,
consolez-vous ; - Par les mêmes travaux qui vous furent si doux, - Vous obtiendrez
l'Objet de vôtre flâme.
Air. - Quand sur une douce espérance - Mille soins nous ont agité ; - A
peine on obtient l'apparence - D'un bien dont on s'étoit flatté. - Malgré
ces succès infidelles, - On reprend le même dessein ; - Heureux ; si des
peines nouvelles, - Le succès étoit plus certain !