Commentaires contemporains :
Mercure de France, juin 1771, p. 171 : - « Le mardi 30 avril, l'Académie royale de
musique a représenté pour la première fois Alcione, tragédie. Les paroles sont de
la Mothe, & la musique de Marais. Cet opéra a été donné en 1706, en 1719, en 1730,
en 1741 & en 1756. Il a été remis avec soin, & les talens distingués dont
ce théâtre est orné, ont rajeuni, autant qu'il étoit possible, les charmes que le
tems ôte souvent aux arts agréables. ['] La musique de Marais se sent du peu d'exécution
des artistes dans le tems où il composa, & étoit proportionnée au genre simple
qui plaisoit alors ; mais on a eu attention de mettre dans la reprise de cet opéra
des airs d'une musique plus saillante & d'un goût moderne. »
Petit de Bachaumont, Pidansat de Mairobert et Moufle d'Angerville - Mémoires secrets
pour servir à l'histoire de la république des lettres en France depuis 1762, ou Journal
d'un observateur', - Londres : Adamson, 1783-1789, V, « 1er mai 1771 » : - « Hier
30, l'académie royale de musique a remis sur son théâtre l'opéra d'Alcione, paroles
de feu La Mothe, musique de Marais. Quoique les meilleurs acteurs y aient joué, et
que les plus brillants coryphées des deux sexes pour la danse s'y soient évertués,
le public a paru très peu goûter ce spectacle, naturellement triste et lugubre, et
dont la musique est bien éloignée du genre actuellement en vogue. Le poème d'ailleurs
ne répond pas au nom de son auteur, et c'est sans doute une de ses moindres productions.
Les directeurs, qui sont depuis longtemps en possession de faire de mauvais choix,
ne répareront pas leur réputation par celui-ci. »
Denis-Pierre-Jean Papillon de La Ferté - Journal de Papillon de La Ferté, Intendant
et contrôleur de l'argenterie, menus-plaisirs et affaires de la Chambre du Roi (1756-1780),
publié avec une introduction et des notes par Ernest Boysse - Paris : Ollendorf, 1887,
p. 238, « Année 1768 ' Jeudi 29 décembre » : - « La musique du Roi et les acteurs
de l'Opéra ont répété dernièrement, aux Menus, l'opéra d'Alcione raccommodé par les
surintendants de la musique. Il paraît que M. le duc d'Aumont a envie de donner cet
ouvrage pour le mariage. »