Source A :
Domine exaudi orationem. PS. CII. - dans - Claude Le Jeune - Dix psaumes de David
à quatre parties - Paris, Le Roy & Ballard, 1564 - Parties séparées, 4 vol. -
S : f. 4-7 - C : f. 4-6 - T : f. 4-7 - B : f. 4-7 - F-Psg/ Vm 48 Rés.
Cote source :
F-Psg/ Vm 48 Rés
Type de source :
originale
Description de la source :
Seigneur, enten ma requeste, - Rien n'empesche, ni n'arreste - Mon cri d'aller jusqu'à
toy, - Ne te cache point de moy - En ma douleur nonpareille - Tourne vers moy ton
aureille, - Et pour m'ouir quand je crye, - Avance-toy je te prie. - Car ma vie' est
consumée - Comme vapeur de fumée, - Mes os sont secs tout ainsi - Qu'un tison : mon
coeur transi - Ainsi qu'une' herbe fauchée - Perd sa vigueur retranchée - Si que je
n'ay soin ne cure - De prendre ma nourriture. - Mes os & ma peau se tiennent,
- Pour les ennuis qu'ils soustiennent. - Dont (helas) ma triste voix - Pleure' &
gemit tant de fois. - Je suis au Butor semblable - Du desert inhabitable : - Je suis
comme la Chouette - Qui fait au bois sa retraite.
Seconde partie. - Comme durant son vefvage - Le passereau, sous l'ombrage - D'un tect,
couvre ses ennuis - Ainsi je passe les nuicts. - Mes haineux m'ont dit outrages, -
Et de furieux courages, - Font de moy un formulaire - De maudisson ordinaire. - Au
lieu de pain la pousiere - Est ma vie coustumiere : - Mon bruvage' en mes douleurs
- Je mesle avecques mes pleurs, - Pour la fureur de ton ire : - Car m'ayant eslevé
(Sire) - Tu m'as fait si dure guerre - Que j'en suis allé par terre. - Mes jours passent
comme' une' ombre - Qui s'en va obscure & sombre : - Je suis fené & seché
- Comme foin qu'on a fauché. - Mais, ô Seigneur, ta demeure - Eternellement demeure,
- Et de ton nom venerable - La memoire' est perdurable.
Tierce partie - Tu te releveras donques, - Et auras, si tu l'eus onques, - Pitie &
compassion - De ta cité de Sion : - Car il est temps que tu ayes - Compassion de ses
playes, - Puis que voyons terminée - La saison qu'as assignée. - Car jusqu'aux pierres
d'icelle - S'estend de tes serfs le zelle, - Ayans pitié de la voir - Toute' en poudre
se dechoir. - Peuples trembleront en crainte - Devant ta majesté saincte, - Et de
tous Roys l'excellence - Craindra ta magnificence. - Car Sion toute deffaite - S'en
va du Seigneur refaite, - Luy qui nous a recouru, - En sa gloire est apparu : - De
ses povres solitaires - Les complaintes ordinaires - N'a point mises en arriere, -
Ni mesprisé leur priere.
Quarte partie - En registre sera mise - Une si grande' entreprise, - Pour en faire
souvenir - A ceux qui sont à venir : - Et la gent à Dieu sacrée, - Comme de nouveau
creée, - Luy chantera la louange - De ce bien-faict tant estrange. - Car le Seigneur
debonnaire - Du haut de son sanctuaire, - Voire du plus haut des cieux, - Vers terre'
a baissé les yeux, - Pour ouir la voix plaintive - De sa povre gent captive, - Et
la tirer de la peine - De mort qui luy est prochaine. - A fin que de Dieu la gloire
- Dedans Sion soit notoire, - Et le los de sa bonté - En Jerusalem chanté, - Quand
des gens les assemblées, - Seront toutes assemblées, - Et les Rois de leur puissance
- Luy rendront obeissance.
Cinqiéme partie - Voyant ma force' amortie - En chemin, & de ma vie - Par luy
racourcy le cours, - J'ay dit, ô Dieu mon secours, - Ne m'abbas point sans ressource
- Au beau milieu de ma course. - Car tes ans qui point ne muent, - D'aage' en aage
continuent. - La terre' as faicte et assise, - C'est toy qui la main as mise - Aux
cieux pour les compasser, - Et tout cela doit passer - Mais quand à toy, tu demeures
- Pendant qu'arrivent les heures - Qu'ils vieilliront ainsi comme - Les habillemens
d'un homme. - Comme' une robe qu'on porte, - Tu les changeras de sorte, - Qu'eux &
le lustre qu'ils ont - Pour certain se changeront. - Mais quant à toy, Dieu supreme,
- Tu te tiens tousjours de mesme, - Et ta constante durée - Est pour jamais asseurée.
- Et pourtant, selon ta grace, - De tes serviteurs la race - Aura logis arresté, -
Voire' à perpetuité : - Et de tes saincts la semence - Sera devant ta presence - En
asseurance' establie, - Sans jamais estre' affoiblie.
Comparaison sources : Version 1580 : - Suppression de plusieurs altérations ; - Ajout d'ornements cadentiels
(«est apparu» au sup. ; «louange», «débonnaire»,
«sanctuaire», «captive», «affoiblie» au Ténor ;
«requeste», «retraite» au Contra) ; - Suppression d'une note anticipée
sur «qu'on a fauché» au Contra.