Source A :
PSEAVME DIZIESME. A QVATRE. - dans - Claude Le Jeune - Psaumes en vers mesurés
- Paris, Pierre Ballard, 1606 - Parties séparées, 6 vol. - D : f. 12v-15
- HC : f. 12v-15 - T : f. 12v-15 - B : f. 12v-15 - F-Psg/ Vm 67 Rés
Cote source :
F-Psg/ Vm 67 Rés
Type de source :
originale
Description de la source :
Pseaume Diziesme. A quatre
Pourquoy te tiens tu loin, - Seigneur grand Dieu ? pourquoy - Fuyant à tel bezoin,
- Ne vois tu nostre esmoy ? - Le méchant de courrous, - Au plu-gens de bien court
sus. - Que soyent i' pris tous - Es desseins qu'il' ont conceus. - Dedans son ame
i' se paist - De maint dezir trompeur, - Et l'avare seul luy plaist - Dieu maugréant
au coeur. - Portant le nés haut - Nul devoir le tient astraint : - Il croit de
prim-saut, - Orgueilleus, que Dieu n'est point. - Sous luy tou-prend loy, - Onc i'
n'a desseins fascheus : - Dont croit que sur soy - Rien ne peut la loy des cieus.
- Et tient que d'un soufler, - Ses ennemis viendra - Du tout acâbler, - Tandi'
luy qu'il maintiendra - Son aize tant cher - Sans de mal se voir fascher.
Seconde partie :
Onc n'eut que maudissons, - Pour orner ses discours, - Et fraude et traizons, - Injure
il dit tous les jours. - I' court su' les champs - En secret se rembuscher, - Tuant
là les gens - Innocens, et pour fascher - Le languissant chétif - De l'oeil
quétant s'il fort : - De mesme atentif - Qu'un Lion dedans son fort - Atend come
au guét, - Pour le prendre dans ses las - Un simple pauvret - Au filé ne
pensant pas. - I'contrefait le dous, - Et humble tromp' ainsi - Les langoureus, que
tous - I' prend là sans mercy. - Puis dit dedans soy, - Dieu l'oublie et des
hauts cieus, - Jamais dessus moy - Il ne doit jeter les yeus.
Troisiesme partie :
Leve toy, et t'en viens, - Ô Dieu, hausse ton bras grand, - Pour l'aide des tiens,
- Las ! n'oublie leur tourment. - Pourquoy se verroit - Un méchant braver son
dieu, - Dizant qu'i' n'en doit - S'enquerir en aucun lieu ? - Ces gens tu as veus
: - Car tu vois si les mauvais - Molestent tes éleus, - Et veus punir tels faits.
- A toy cependant - Court la bande des chétis, - Pour prendre pour garent - Toy
Dieu qui oys les cris - De tous les orfelins, - A qui tu tens les mains.
Dernière partie :
Sus, brize les bras - Des malins, et t'enquiers d'eus, - I' n'ozeront pas - Comparoir
devant tes yeus. - Et lors Dieu, seul roy - Regnera toujours sur nous, - Quand loin
de chez soy, - Les méchans périront tous. - Exauce les pleurs, - Dieu benin,
que sont les bons : - Renforce leurs coeurs, - Ten l'oreille à leurs raizons.
- Maintien l'opressé, - Garde luy tou-son bon droit : - Que plus i' ne soit chassé
- De mortel quel qu'il soit.