Source A :
PSEAVME NEVFVIESME A QVATRE. - dans - Claude Le Jeune - Psaumes en vers mesurés
- Paris, Pierre Ballard, 1606 - Parties séparées, 6 vol. - D : f. 11v-12
- HC : f. 11v-12 - T : f. 11v-12 - B : f. 11v-12 - F-Psg/ Vm 67 Rés
Cote source :
F-Psg/ Vm 67 Rés
Type de source :
originale
Description de la source :
Pseaume Neuviesme A quatre
C'est à ce coup grand Dieu, que je chanteray, - Ton renom de bon coeur : - Tous
les terribles faits je raconteray, - Dont tu es seul auteur. - En toy, Seigneur, tou-gaillard
réjouir me veus, - Seul tu es ma chanson : - Maint beau cantique saint je diray,
joyeus, - En l'honneur de ton Nom : - Pour ce que les énemis qui vouloyent ma
mort : - Tost à fuir se sont mis : - Qu'au seul abord de ton oeil j'ay veu sans
éfort, - Leurs miliers déconfis.
Car là ma cause en main, soucieus, prenant, - Mesme sans demander, - Sur ton
trosne t'assis, jugement donnant - Pour le droit me garder. - Tancé tu as rudement
toute nation, - Les méchans perir fais : - Pour long temps éfaçant
d'ici leur renom - Mesme pour toujours mais. - Or tu détruis, énemi, tout
à ton souhait, - Nos cités et chasteaus : - Mesme de leur souvenir ne void-on
de trait, - Qu'or' l'oubli n'ayt enclos.
Mais le seigneur seerra [sic] juge pour toujours, - Prest le trosne l'on void : -
Juste, il donra de la jugement à tous, - Les jugeant selon droit. - Lors, retraite
en la faveur de ce Dieu benin - Mendians tout en pleurs, - Les chetifs seur azil trouveront
soudain - Contre tous opresseurs. - Aussi qui ton sacré nom reconoist, acort,
- Il s'asseure sur toy : - Car tu ne laisse' jamais l'home sans suport - Implorant
si bon roy.
Salmodiés au Dieu qui loge en Sion, - Chanté' luy dezormais : - Informés
çà et là toute nation - Des valeurs de ces faits. - Il se souviendra
du sang qu'i' recherchera, - Vengeur, en sa saizon. - Onc des bons le prians j' ne
laissera - En l'oubli l'oraizon. - O toy qui m'as retiré si souvent de mort,
- Pren pitié de mes plaints : - Voy come maint énemi me moleste à tort,
- Oste moy de ses mains.
Ainsi je puisse encor ton ilustre los - En Sion raconter, - Quand j'iray m'éjouir
que de tant de maus, - Il t'a pleu de m'oster. - Ceus qui le fossé m'avoyent
preparé, méchans, - Ils y sont premiers cheus : - Dans les rets, que pipeurs
i' m'aloyent cachans - Leurs piés pris se sont veus. - Or dieu par un jugement
de si rare pris - Juste à tous se fit voir : - Car l'ouvre mesme que fit le méchant,
l'a pris, - En sa fosse i' vint choir.
Ceus qui oubliront Dieu, trebuchez seront, - En l'abisme creuzé : - Mais les
pauvre' chetis, oubliez, n'aront - L'espoir onc abuzé. - Sus leve toy, Souverain,
que plus forts que toy - Les humains ne soyent pas. - Pren vengeance de ceus, qui
fuyant ta loy, - N'ont apuy que leurs bras. - Grand dieu, d'éfroy si subit épouvante
les - Qu'ils tressaillent confus : - Qu'ils sachent tous qu'i' ne sont que chétis
foiblets, - Vrais humains et rien plus.