Source A :
PSEAVME SEPTIESME A QVATRE. - dans - Claude Le Jeune - Psaumes en vers mesurés
- Paris, Pierre Ballard, 1606 - Parties séparées, 6 vol. - S : f. 9v-10
- HC : f. 9v-10 - T : f. 9v-10 - B : f. 9v-10 - F-Psg/ Vm 67 Rés
Cote source :
F-Psg/ Vm 67 Rés
Type de source :
originale
Description de la source :
Pseaume Septiesme A quatre
En toy, Dieu bon et grand, - Mon seul apuy j'ay mis, - Vien tost m'estre garent, -
Contre mes ennemis, - Ren moy sauvé de leurs mains, - Renversant si méchans
desseins. - Leur grand chef du tou-sourd - Au cri d'afliction, - Pour m'engloutir
acourt, - Ainsi come un Lion, - S'il manquoit queque soustien, - Tel, bon Dieu, que
j'atens le tien.
Las ! quand j'auray comis - Tant de méchanceté, - Quand mes mains j'aray
mis - En telle lascheté, - Sans luy rendre du bien fait - Tous les coups que
du mal me fait. - Qu'il m'aille en sa fureur - Poursuivre sans repos, - Qu'atteint
par la rigueur - D'un milion de maus, - M'aille ostant dessou' ses coups - L'ame encor',
et l'honeur plus dous.
Sus donc, plein de courous - Vien t'élever, Dieu fort, - Sur ces gens qui, si
fous, - Hayssent ton oint à mort : - Veille ô Dieu que je soy' mis - Au
bon droit que tu m'as promis. - Maint pervers acourant - Vers ta majesté vient,
- Pres ton trosne aparent, - Humble chacun se tient, - Monte en haut, et y fais voir
- Combien grand sera ton pouvoir.
Vien lors en jugement - Nos diférens finir, - Mon droit entreprenant - Pour me
le maintenir, - Fay leur voir les opressant, - Qu'au pris d'eus je vis innocent, -
Aus pervers va brider - Leur rage et leurs desseins, - Aus bons fay posseder - Biens
et honeurs humains, - Toy grand Dieu, qui jusqu'au fons - Vois les cours des méchans
et bons.
C'est mon Dieu qui me sert - D'un vray bouclier si fort - Qu'en tous temps tou-couvert
- J'endure maint éfort. - Des cours droits il a tel soin - Les gardant à
tou-leur bezoin. - Dieu, tout juste aime fort, - Ses debats il soutient, - Mesme il
venge le tort - Quand le méchant luy tient : - Tousjours au bon il est dous,
- Un pervers n'a que son courours.
Mon haineus cy apres - Changera donc de meurs, - S'il craint voir du progres - En
si cruels maleurs : - Car son glaive tou-tranchant - Dieu brandit su' le chef méchant.
- L'arc on void remuër, - Contre ce fier mutin, - Tous engins à tuër
- En sa puissante main, - Sont prests : des fléches aussi - Pour les siens m'ataquans
ici.
Il conçoit mile maus - Dans le profond du cour, - N'enfantant que travaus, -
Pour m'aquerir douleur, - Mais tout son dezir infet, - Et sans fruit et de vain efet.
- Un grand fossé tou-prest, - Il cave pour m'avoir, - Pensant, traistre qu'il
est - Au plu-profond me voir : - Mais c'est luy qui se verra - Choir au creus que
fait il m'ara.
Maint tourment rigoureus, - Comploté laschement, - Sur son chef maleureus - Tombera
prontement, - Sans qu'il manque à l'opresser, - Nul des maus qu'i' m'aloit brasser.
- Lors gay d'estre à recoy, - Par ta faveur, Seigneur, - Franc des ceps de l'émoy,
- J'en sacreray l'honeur. - Dizant par tou-que ton nom - Est bien grand, et de grand
renom.