Source A :
[sans titre] - dans - Claude Le Jeune - Second livre des airs à 3, 4, 5 et 6
parties - Paris, Ballard, 1608 - D : f. 66v-67 - F-Psg/ Vm 219 Rés
Type de source :
originale
Description de la source :
Rechant à trois. - Vers qui me puis-je adresser de tou-point - Pour soulager la douleur
qui me point? - Chantés plein d'heur - Vous qu'un amour mutuel a conjoint, - Pour
recueillir sa mignarde douceur.
Rechant à 5. - Chantés plein d'heur - Vous qu'un amour mutuel a conjoint, - Pour recueillir
sa mignarde douceur.
Chant à 3. - Las! je lamente à rayzon, - Et ma foy simple & la trayzon, - Dont
cet objét - Par fol amour m'a défait. - L'herbe couvroit lors le venin, - La faute
helas! fut en fin, - Qu'enclin & pront à perir - Ie ne vi me paroistre que plaisir.
Cent hameçons, & encor - Plus de cent noeus de ce poil d'or, - M'ont si bien pris
- Las ! qu'échaper je ne puis. - O que ce doux m'est bien amer, - Ce doux me coute
bien cher, - Doux que tu as à foison - Qui me peut redoner la guarison.
Rechant à 3./Rechant à 5. - Vostre soulas redoublant ma fureur, - Fait que je suis
du tou-serf de maleur. - Las ! plaignés moy ! - Vous que le sort abatant de langueur,
- Fait de l'Amour recevoir tout esmoy.
Chant à 4. - Mais qui pouvoit s'étranger - De ce doux mal, de ce danger, - Tout m'y
plaisoit, - Tout m'y flatoit, m'aléchoit, - Teint délicat, mots mielleux, - Le port
gaillard, de beaux yeux, - Firent helas ! que de rien - Défier ne me peu - de ce doux
bien.
O que tu as de beautés - Si tu manquois de cruautés ! - Mais si grans biens - (Trop
chiche) clos tu retiens, - Pour tro-plutost voir en esmoy - L'amant mourir devant
toy - Qu'en luy faizant de tel heur - Queque part, le tirer de sa langueur.
Rechant à six.[= les deux rechants précédents enchaînés] - Vers qui me puis-je adresser
de tou-point - Pour soulager la douleur qui me point? - Chantés plein d'heur - Vous
qu'un amour mutuel a conjoint, - Pour recueillir sa mignarde douceur. - Vostre soulas
redoublant ma fureur, - Fait que je suis du tou-serf de maleur. - Las ! plaignés moy
! - Vous que le sort abatant de langueur, - Fait de l'Amour recevoir tout esmoy.