Source A :
Pse. 72. De l'onziesme Mode. A 5. - dans - Claude Le Jeune - Dodécacorde - La
Rochelle, Hierosme Haultin, 1598, p. - D : p. 73-82 - HC : p. 76-86 - T : p. 73-82
- BC : p. 70-78 - 5 : p. 71-80 - 6 : p. 43-44 - F-Pn/ Rés 2687
Autres sources :
F-Pn/Res Vmd 98 (1): annotations manuscrites (barres et «3») dans la 8°
section (f° 40v)
Type de source :
originale
Description de la source :
Tes jugements Dieu veritable, - Baill' au Roi pour regner : - Vueilles ta justic'
equitable - Au fils du Roi donner : - Il tiendra ton peupl' en justice - Chassant
iniquité : - A tes povres sera propice, - Leur gardant equité.
Les peuples verront aux montagnes - La paix croistr' & meurir : - Et par coustaux
& par campagnes - La justice fleurir : - Ceux du peupl' estant en destresse -
L'auront pour defenseur : - Les povres gardera d'oppresse, - Reboutant l'oppresseur.
Ainsi un chacun & chacune - O Roi! t'honorera - Sans fin tant que soleil &
lune - Au mond' esclairera. - Il vient comme plui agreable, - Tombant sur prez fauchez,
- Et comme rosee amiable - Sur les terroirs sechez.
Lui regnant fleuriront par voye - Les bons & gracieux - En longue paix, tant qu'on
ne voye - De lune plus aux cieux. - De l'une mer larg' & profonde - Jusques à
l'autre mer, - D'Euphrates jusqu'aux bout du monde - Roi se fera nommer.
Ethiopes viendront grand' erre - S'encliner devant lui : - Ses haineux baiseront la
terre - En l'honneur d'icelui. - Rois d'Isles & de la mer creuse - Viendrons à
lui presens, - Et Rois d'Arabie l'heureuse, - Pour lui faire presens.
Tous autres Rois viendront sans doute - A lui s'humilier, - Et le voudra nation toute
- Servir & supplier. - Car delivranc' il donra bonne - Au povr' à lui plorant,
- Et au chetif, qui n'a personne - Qui lui soit secourant.
Aux affligez & miserables - Sera doux & piteux, - Sauvant les vies lamentables
- Des povres souffreteux. - Les gardera de violence, - Et dol pernicieux : - Ayant
leur sang par sa clemence - Mout cher & precieux.
Chacun vivra, l'or Arabique - A tous departira : - Dont sans fin Roi tant magnifique
- Par tout on benira. - De peu de grains, force blé, somme - Les espics chacun an
- Sur les monts bruiront en l'air, comme - Les arbres du Liban.
Fleurira la troupe civile - Des bourgeois & marchans, - Multipliant dedans la
ville - Comm' herbe par les champs : - Sans fin bruira le nom & gloire - De ce
Roi nom pareil : - De son renom sera memoire - Tant qui aura Soleil.
Toutes nations asseurees - Sous Roi tant vigoureux, - S'en iront vantans bien-heurees,
- Et le diront heureux. - Dieu, le Dieu des Israëlites, - Qui sans secours d'aucun
- Fait des merveilles non petites, - Soit loüé de chacun. - De sa gloire tres accomplie
- Soit loüé le renom : - Soit toute la terre remplie - Du haut los de son Nom.
Les différentes sections deviennent dans une des 2 rééditions de 1618 chez Ballard
:
Toute beauté & bonne grace - Que tu vois en sa fleur, - Peu à peu flestrissant
se passe, - Et n'y met pas ton coeur, - Elle est à la rose semblable - Que le Soleil
levant - Revest d'une robe admirable, - Et luy oste au couchant.
La femme qui se glorifie - De son beau teint vermeil, - Et qui trop peu sage se fie
- A l'attrait de son oeil, - Ressemble à celuy qui se vante - Au milieu des voleurs
- De son or, & tout joyeux chante - Ses trop prochains malheurs.
Ah ne farde jamais ta face - Femme qui de l'honneur - As soin, le fard le teint efface,
- Et la vive couleur, - Et tu seras plus admirée - En ta propre beauté, - Qu'en celle
que t'aura prestée - L'artifice emprunté.
Le farder fait assés paroistre - Le grand soin qu'au dedans - As de ce corps, lequel
doit estre - Pasture aux vers mordans, - Et que tu veux plaire à ce monde, - Cause
de ton malheur, - Cherche de plaire à Dieu, & fonde - En luy tout ton bonheur.
Et toute-fois nostr' oeil, nostre ame, - S'arreste volontiers - A cette beauté qui
l'enflame - De ses ardents baisers : - Sans penser à cil qui la faicte, - Et sa gloire
chanter, - Ny que cette douce sagette - Le fera tourmenter.
Tu es bien fol de mettre en gage, - Et en captivité, - Pour ce qui est vain &
volage, - Ta douce liberté, - Plus fol si quand on te mesprise - Tu as recours aux
pleurs, - Et plus encor' lors que tu prise - Tes larmes comme fleurs.
As-tu jamais veu quelque fille - De parfaitte beauté, - Qui eut d'une grace gentille
- Les autres surmonté. - Attends un peu une fieburette, - Ou le moindr' accident -
Fera tomber cette fleurette - Comme un soleil ardent.
Ce n'est pas tout, sous ce visage - Ou tu peux admirer - Tous les traits du parfait
outrage - Que l'on peut desirer, - Tant d'ordure & de vilennie - S'amasse quelque-fois,
- Que l'avoir, & rester en vie - Jamais tu ne pourrois.
Fuy doncque la beauté passante - Comme la fleur du pré, - Ores qu'elle soit attrayante
- Par son teint empourpré : - Car c'est la fameuse sorciere - Qui par ses doux attraits
- Fit changer de forme premiere - Aux miserables Grecs.
Tu te perds si d'une Meduse - Tu ne crains t'approcher, - Pour la voir si trop tu
t'amuse - Tu deviendra rocher. - Ah! si tu ne suis les Sirenes, - Et leur chant gratieux,
- Tu en portera tost les peines - Des hommes curieux. - Tu sera bientot sous les ondes
- En un gouffre d'ennuis, - Accablé d'angoisses profondes - Sans tresve jours &
nuits.
Comparaison sources : Paroles changées dans une des 2 rééditions de 1618 chez Ballard