Source A :
[musique perdue ; voir source littéraire]
Code source :
JML.091
Type de source :
originale
Description de la source :
[récitatif] - Près des bords enchantés du mont des trois Pucelles, - Est un palais
superbe élévé par les Arts, - Où la paix, l'abondance et les Soeurs immortelles, -
Loin du trouble des Cours et des horreurs de Mars, - De cent peuples divers attirent
les regards, - Sous les loix d'un mortel qui ne vit que pour elles. - Tout y rit,
tout y plaît, tout y charme les yeux ; - Il y rend tous les coeurs satisfaits de sa
joie ; - Et les plus doux plaisirs d'une trame de soie - Lui filent à l'envie des
jours délicieux.
[air] - Célébrons les douceurs parfaites - Qu'on goute en ce charmant sejour ; - Que
nos hautbois, que nos musettes - Fassent aux échos d'alentour, - Répeter les douceurs
parfaites - Qu'on goûte en ce charmant séjour.
A la Maitresse d'Epicure, - Chacun consacre son loisir ; - Elle est la regle et la
mesure - Du temps qu'on y donne au plaisir.
Avec la Reine d'Amathonte, - L'amitié partage les coeurs ; - Et tous les instans qu'on
y compte - Y sont marqués par leurs faveurs.
On y chante, on y fait la guerre - Aux timides Hôtes des bois, - Et l'on n'y boit
que dans un verre - Qui sert à l'Amour de Carquois. - Célébrons les douceurs &c.
[récitatif] - Mais quelle voix s'y fait entendre ; - Est-ce Apollon, Orphée, Amphion,
ou Linus, - Ou quelque Cigne du Méandre - Dont les accords divins ne me sont pas connus
? - Non, c'est ce Chantre dont la Seine - A cent fois aplaudi les sublimes talens,
- Le plus cher nourrisson du Dieu de l'Hipocrene, - Et le Pere des sons gracieux et
brillans. - Sur ces couleuvres étouffées, - L'envie en fremissant voit d'un oeil égaré
- Omphale, Télémaque, Issé, Callirhoé - Lui dresser d'immortels Trophées - Dans le
Templs qu'au goût les Dieux ont consacré.
[air] - Dans ses concerts, de la nature - On trouve tous les ornemens ; - Ils en sont
la vive peinture - Ainsi que de ses sentimens : - Ils peignent l'Hyver, la verdure,
- Les Fleurs, les Zéphirs, le Printemps ; - Et d'une nouvelle parure - Ils décorent
les élemens : - Ils tracent de grandes images - Des Dieux, des Héros, des Amans ;
- Des Morts ils font voir les rivages, - Ils en expriment les tourmens. - Dans ses
concerts etc.
[récitiatif] - Dieux ! que vois-je une Cour brillante - Y vole sur les pas d'une jeune
Beauté ! - Ah ! c'est Philomèle ou Canente. - De ses tendres accens mon coeur est
enchanté ; - Sa voix charme, ravit, émeut, anime, touche ; - Qui l'entend se croit
dans les Cieux ; - Quand elle chante, elle a les amours dans les yeux, - Et les graces
toujours voltigent sur sa bouche. - A ses côtés les Ris, les Jeux - Aprennent d'elle
l'art de plaire ; - Et la Déesse de Cythere - Tient d'elle cet art précieux.
[air] - Que dans ces retraites, - Les Chantres des bois, - Dans leurs chansonnettes
- Redisent cent fois, - Du tyran des ames - Les plus vives flammes - Sont dans ses
beaux yeux ; - Et ce sont leurs charmes, - Qui forgent les armes, - Qu'il porte en
tous lieux.
Que dans ces retraites, - Les Chantres des bois, - Dans leurs chansonnettes - Redisent
cent fois, - Qui la voit soupire, - Près d'elle on respire - Les tendres ardeurs ;
- Et ce qu'elle inspire - Fait que son empire - Est celui des coeurs.