Philidor Vitrine

Description du projet : Leclair, Jean-Marie (œuvres imprimées)

Introduction au Catalogue de l’oeuvre imprimée de Jean-Marie Leclair (1697-1764)

Avertissement

Le catalogue présenté aujourd’hui dans la base de données philidor est l’aboutissement d’une étude détaillée des sources imprimées des œuvres vocales et instrumentales du violoniste et compositeur français Jean-Marie Leclair (1697-1764) qui, très estimé par ses contemporains, marqua d’une empreinte essentielle et significative l’évolution de la technique violonistique et permit à l’école française de violon de s’affirmer et de se démarquer de l’art des compositeurs italiens. Excepté une tragédie en musique, Scylla & Glaucus (1746), ainsi que quelques pièces pour ensemble de musique de chambre ou orchestre, le corpus qui nous est parvenu est majoritairement consacré au violon soliste.
Ce travail s’adresse tant aux chercheurs et musicologues, qu’aux musiciens professionnels ou amateurs désireux de mieux appréhender ce corpus essentiel de l’histoire de la musique instrumentale française du XVIIIe siècle. Il est également l’occasion de rendre hommage aux travaux de référence sur le compositeur et son œuvre, travaux qui ont servi de base à cette étude. Citons parmi les plus remarquables l’ouvrage essentiel de Lionel de La Laurencie, L’École française de violon de Lully à Viotti : études d’histoire et d’esthétique, Paris, Delagrave, 1922-1924 (repr. Genève, Minkoff, 1971), ainsi que la belle monographie que Marc Pincherle a consacrée au compositeur : Jean-Marie Leclair l’aîné, Paris, La Colombe, Éd. du Vieux Colombier, 1952 (repr. Plan-de-La-Tour, Éditions d'Aujourd'hui, 1985, coll. Les introuvables).
Il convient d’y ajouter les travaux de Neal A. Zaslaw sur la vie et l’ensemble de l’œuvre de Leclair (Materials for the life and works of Jean-Marie Leclair, Ph.D., University of Columbia, 1970), l’étude que fit Robert E. Preston autour des sonates pour violon du compositeur (The sonatas for violin and figured bass by Jean-Marie Leclair l’aîné, Ph.D., University of Michigan, 1959), qu’il a par ailleurs éditées chez AR-Editions, ainsi que les recherches que Philippe Lescat (†) a menées à l’occasion des éditions en fac-similé des recueils essentiels de Jean-Marie Leclair publiées aux Éditions Jean-Marc Fuzeau.
On trouvera enfin aux pages 16-20 de la présente introduction une bibliographie détaillée, issue de la base Bibliographie de philidor. Réalisé par Joséphine Ménard dans le cadre d’une maîtrise de musicologie préparée à l’Université de Rouen, ce travail a bénéficié des apports et relectures de l’équipe philidor : Barbara Nestola, Nathalie Berton et Thomas Leconte pour la validité scientifique, de Corinne Daveluy, Sylvie Lonchampt et Marie-Pascale de Carrara pour la relecture des lexiques et les ajustements des thésaurus.
Dans un souci constant d’amélioration de la qualité et de la quantité d’informations disponibles dans PHILIDOR, toutes lacunes, imprécisions ou erreurs, inévitables, pourront nous être signalées : philidor@cmbv.com. Nous remercions par avance toutes les personnes qui voudront bien apporter leur collaboration.

Les Sources musicales imprimées – principes généraux de description

Les méthodes de catalogage suivent bien évidemment les principes généraux de la base de données philidor du Centre de Musique Baroque de Versailles ; voir la présentation de philidor-œuvres sur le site du CMBV.

Localisation

La localisation des sources musicales imprimées s’est effectuée à partir des principales références bibliographiques suivantes :

• Répertoire international des sources musicales (R.I.S.M.), série A ;
  . série A : Einzeldrucke vor 1800, Kassel, Tours, London, Bärenreiter, 1971-1999 ;
  . série B : Recueils imprimés XVIIIe siècle, ouvrage publié sous la direction de François Lesure, II, München-Duisburg, Henle Verlag, 1964.

Celles-ci ont été relayées, confirmées, parfois infirmées et complétées par divers ouvrages, parmi lesquels :

• LESURE François, Catalogue de la musique imprimée avant 1800 conservée dans les bibliothèques publiques de Paris, Paris, Bibliothèque nationale de France, 1981 ;
• ZASLAW Neal A., Materials for the life and works of Jean-Marie Leclair, Ph.D. University of Columbia, 1970 ;

auxquels s’ajoutent les nombreux catalogues des fonds musicaux anciens, publiés dans la collection « Patrimoine musical régional français » réalisée avec le soutien du Ministère de la Culture.

Datation et hiérarchisation des sources

L’ensemble de l’œuvre imprimée de Jean-Marie Leclair a été gravé, pour l’essentiel par la propre épouse de Leclair, née Louise Roussel. Le principe de gravure, généralement employé pour la musique au XVIIIe siècle, permettait une grande souplesse dans la parution du volume et son évolution. Réalisé à partir de plaques de cuivre, le procédé rendait en effet possible les plus légères corrections, par effacement et regravure. En outre, ces plaques s’usaient assez rapidement. Chaque nouvelle impression, réalisée après rupture du stock, les usait un peu plus, à tel point qu’il était souvent nécessaire de regraver intégralement certaines plaques, soit à l’identique, soit après révision par le compositeur lui-même, ce dont Jean-Marie Leclair, qui travaillait aux côtés de son épouse, ne se privait pas ; il l’avoue lui-même dans l’Avertissement de son 4e livre de sonates de 1743. Les corrections sont parfois minimes et ne peuvent constituer à proprement parler une nouvelle édition, mais bien plutôt un nouvel « état ».
La datation même des recueils, qui ne comportent généralement pas de date au titre, ce afin de laisser au graveur une plus grande marge de manoeuvre, est souvent très difficile. Celle-ci ne peut être possible qu’après analyse d’éléments divers tels que privilèges, commentaires contemporains comme les nombreuses annonces et avis commerciaux, éléments biographiques etc. À la lumière de nouvelles recherches, de comparaisons attentives de nombreux exemplaires et de nouveaux recoupements biographiques, le catalogue présenté ici se propose donc d’avancer, pour certains recueils et certaines œuvres, de nouvelles datations, de définir aussi précisément que possible les niveaux de retouches des plaques lors d’un nouvel état et d’en définir le statut (nouvel état de la source principale dans le cas de retouches minimes, nouvelle édition dans le cas de regravures importantes), enfin d’en clarifier autant que possible la chronologie.
Les retouches ont pu intervenir longtemps après la première parution du recueil concerné. Malgré le souhait du compositeur qui voulait en quelque sorte remettre son ouvrage « au goût du jour », il nous a semblé préférable de conserver en source principale (Source musicale A) l’état premier du recueil, afin de guider le lecteur au plus près du geste originel du compositeur. Les nouvelles éditions, au final peu nombreuses, sont considérées comme Autres sources musicales.

Description des sources - principes généraux

La description de chaque source musicale (pour un recueil, une œuvre ou un fragment d’œuvre) s’appuie sur un exemplaire représentatif, clairement identifié ; elle comprend a minima les informations suivantes :

1. Pour une notice recueil :
- transcription du titre propre (transcription diplomatique) ;
- principales références bibliographiques ;
- dépouillement complet ;
- transcription intégrale des pièces liminaires ;
- autres exemplaires ;
- remarques diverses.

2. Pour une notice œuvre :
- transcription du titre propre, le cas échéant ;
- description bibliographique de la source : titre complet (transcription diplomatique), localisation de la pièce dans le recueil, cote(s) de l’exemplaire ;
- remarques diverses.

3. Pour une notice fragment (concerne essentiellement la tragédie Scylla & Glaucus) :
- transcription du titre propre, le cas échéant ;
- description bibliographique de la source : titre abrégé et normalisé, localisation de la pièce dans l’œuvre, cote(s) de l’exemplaire ;
- remarques succinctes, propres au fragment décrit (notes sur la musique et texte, essentiellement).

NB : Chaque fragment renvoie, grâce à un lien informatique, à la notice œuvre.
On se reportera à la section Contenu et méthode de description des champs de recherche ou d’informations, p. 10, pour une description complète des nombreux types d’informations.

Lacunes et mises à jour

Les principales lacunes concernent bien évidemment les sources manuscrites, qui n’ont pas été systématiquement prises en compte dans le cadre strict de cette étude essentiellement consacrée aux sources imprimées. Quelques sources manuscrites ont cependant été signalées, notamment pour la tragédie Scylla & Glaucus.
Des mises à jour viendront progressivement combler ces lacunes, au regard des sources manuscrites d’ores et déjà identifiées et localisées.

Classement et numérotation du catalogue JML

La numérotation des recueils d’auteurs adoptée pour philidor comporte le sigle philidor de l’auteur, à 3 lettres (JML pour Jean-Marie Leclair), puis la mention « recueil » suivie du numéro du recueil dans la production complète de cet auteur.

Pour l’œuvre de Jean-Marie Leclair, nous avons adopté un classement par genre, puis une numérotation chronologique. Le catalogue s’articule donc autour de deux principales rubriques (entre crochets, les numéros des œuvres appartenant à chaque rubrique) :

I. Musique instrumentale
. Sonates pour violon ou flûte traversière et basse continue [JML.001-JML.049]
. Sonates pour deux violons (ou violes) sans basse [JML.050-JML.061]
. Trios [JML.062-JML.076]
. Concertos [JML.074-JML.085]

II. Écrit théorique [JML.086]

III. Musique vocale et musique de scène
. Œuvres lyriques [JML.087-JML.090]
. Cantate [JML.091]
. Ballets pour le Teatro Regio Ducale de Turin [JML.092-JML.094]
. Autres musiques et arrangements perdus [JML.095-JML.099]

NOTA : Les œuvres perdues ou conservées uniquement sous forme manuscrite ont été prises en compte dans la numérotation mais ne sont pas intégrées dans le présent catalogue, consacré à la seule œuvre imprimée du compositeur. Cette remarque concerne les numéros JML.090, JML.092-JML.099. En revanche, les œuvres vocales dont le texte imprimé est conservé sont décrites dans le catalogue (JML.089, JML.090 et JML.091).
De la même manière, quelques fragments d’œuvres épars, arrangés et/ou réédités dans des collections anonymes et anthologiques n’ont pas encore été tous systématiquement intégrés. Ils le seront dans une prochaine mise à jour.
Les détails de numérotation, en particulier pour les recueils, sont précisés dans les pages qui suivent. Les œuvres perdues ou conservées sous forme manuscrite, précisées ci-dessus, sont signalées en grisé.
(suite, détails et bibliographie dans le pdf, ou affichage du catalogue avec les liens à gauche de cette introduction - les œuvres - les recueils)

Thomas Leconte