Source A :
[version 1723] - CIRCÉ/ Cantate/ à voix/ seule. - dans - CANTATES FRANCAISES,
LIVRE PREMIER - Paris, Boivin, 1723, p. 20-35 - F-Pn/ Vm7 246
[version 1729] - Circé/ Cantate/ a Voix Seule/ et Symphonie - dans - CANTATES
FRANCAISES, LIVRE TROISIEME - Paris, Boivin, Leclerc, Hue, 1729, p. 18-49 - F-Pn/
Vm7 248
Autres sources :
B. - Circé Cantate - dans - CANTATES FRANCAISES, LIVRE TROISIEME - Paris, Boivin,
Leclerc, Hue, 1729, p. 18-49 - F-Pc/ L 3606 (3)
Cinq pages manuscrites [autographes ?], ajoutées entre les pages 19 et 20 du
recueil, proposent un prélude instrumental et une version avec accompagnement
du premier récitatif. La partition porte en outre diverses indications d'instrumentation,
sans doute en vue d'un nouveau tirage. Si les corrections sont de Colin de blamont,
il s'agit de l'ultime révision de la cantate par le compositeur.
Cote source :
F-Pn/ Vm7 246
F-Pn/ Vm7 248
F-Pc/ L 3606 [ 3]
Code source :
FCB. 502
FCB.recueil.01
Type de source :
originale
Description de la source :
RECITATIF - Sur un Rocher desert, L'effroy de la nature, - Dont l'arride sommet semble
toucher les Cieux, - Circé, pâle, interdite, Et la mort dans les yeux, -
pleuroit sa funeste avanture : - La, ces yeux errans sur les flots, - D'Ulisse fugitif
sembloient suivre la trace, - Elle croit voir encor son volage Heros, - Et cette illusion
soulageant sa disgrace, - Elle le rappelle en ces mots, - Qu'interompent cent fois,
ses pleurs, et ces sanglots.
AIR - Cruel auteur des troubles de mon ame - Que la pitié retarde un peu tes
pas, - Tourne un moment les yeux sur ces climats, - Et si ce n'est pour partager ma
flamme, - Reviens du moins pour hâter mon trepas. - Ce triste coeur devenu ta
victime, - Cherit encor l'amour qui la surpris, - Amour fatal ta haine en est le prix,
- Tant de tendresse aux Dieux est elle un crime - Pour meriter un si cruel mepris.
RECITATIF - C'est ainsi qu'en regrets sa douleur se dêclare - Mais bien tost
de son art empruntant le secours - Pour rappeller l'objet de ses tristes amours -
Elle invoque à grands cris tous les Dieux du Tenare, - Les Parques, Nemesis,
Cerberre, Phlegeton, - et l'inflexible Ecatte Et l'horrible Alecton - Sur un Autel
sanglant l'affreux bucher s'allume - La foudre dévorante aussy tost le consume
- Mille noires vapeurs Obscurcissent le jour - Les astres de la nuit intêrrompent
leurs courses - Les fleuves etonnés Remontent vers leurs sources - Et pluton
même en tremble en son obscur sêjour;
AIR - Sa voix redoutable - Trouble les Enfers - Un voile effroyable - Couvre l'Univers
- Un bruit formidable - Gronde dans les Airs - La Terre tremblante ; - Fremit de terreur
- L'onde turbulante - Mugit de fureur - La Lune sanglante - Rêculle d'horreur
RECITATIF - Dans le sein de la mort ses noirs enchantements - Vont troubler le repos
des ombres - Les Mannes effrayez quittent leurs monuments - L'air retentit au loing
de leurs longs hurlements ; - Et les vents echappez de leurs cavernes sombres - Mêlent
a leurs clameurs d'horribles sifflements ; - Inutiles efforts Amante infortunéé
- D'un Dieu plus fort que toy depend ta destinéé - Tu peux faire trembler
la terre sous tes pas - Des Enfers dechainez allumer la colere ; - Mais tes fureurs
ne feront pas - Ce que tes attraits n'ont pû faire.
AIR - Ce n'est point par effort qu'on ayme - L'amour est jaloux de ces droits : -
Il ne depend que de luy même - On ne l'obtient que par son choix - Tout reconnois
sa loy sûprême - Luy seul ne connoit point de loy ;
AIR - Dans les champs que l'Hiver desole - Ceres vient retablir sa cour ; - Flore
fuit l'approche d'Eôle - Eôle la fuit a son tour. - Mais si tost que l'amour
s'envole - Il ne connois plus de retour.
Comparaison sources : La cantate « Circé » de 1729 est une révision de la cantate «
Circé » parue dans le premier recueil de cantates de 1723, pour voix seule
et basse continue. Colin de Blamont a considérablement remanié l'ouvrage
: outre l'élargissement de l'effectif instrumental (ajout d'une flûte, d'un
violon et d'une viole), il a complètement remanié la musique, développant
certaines sections ou certaines idées musicales. La carrure de la mélodie
initiale de l'air « Sa voix redoutable » est transposée de 6/8 à
2/4, le récitatif « Dans le sein de la mort » propose une section en
imitations strictes aux trois parties beaucoup plus développée (sur les
paroles « Tu peux faire trembler »). D'autre part, presque toutes les indications
agogiques ont été modifiées par rapport à la première version.
La prosodie, plus soignée, diffère en de nombreux endroits.