Source A :
L'AMOUR/ Conduit par la Folie,/ Cantate a Voix Seule - dans - CANTATES FRANCAISES,
LIVRE SECOND - Paris, Boivin, Leclerc, 1729, p. 1-17 - F-Pn/ Vm7 247
Cote source :
F-Pn/ Vm7 247
Code source :
FCB. 505
FCB.recueil.02.01
Type de source :
originale
Description de la source :
RECITATIF - Dans ces riches Jardins dont Cypre est embellie, - un jour L'Amour et
la Folie - Badinoient de concert Sous un ombrage frais, - Mais versant son poison
la Discorde Ennemie - De leurs jeux innocents troubla bientot la paix - Des deux parts
on disputte, on s'anime, on s'outrage, - Et les coeurs irrités ne respirent que
rage. (1)
AIR - Que les jeux d'Amour sont trompeurs, - Leur douceur est un bien volage, - Souvent
Son plus doux badinage - Se change en de noires fureurs. - Sa capricieuse inconstance
- trouble nos plus tendres desirs, - a peine a-t-il de vrais plaisirs, - pour ceux
mêmes qu'il recompense.
RECITATIF - Qu'entens-je ! qu'elle voix, languissante et plaintive - Vient de frapper
mon Oreille attentive ! - Ah ! Venus Elle même accourt en frémissant, -
un cris de son cher fils, un cris vif et perçant - luy donne une force nouvelle.
- Mais ô Ciel, Quel spectacle pour Elle ? (2) - La folie en couroux vient de
blesser L'Amour, - Et Ses yeux pour jamais ne verront plus le jour.
AIR [Vivement] - Jupiter lancés le Tonnerre, - Punissés un affreux forfait.
- Que d'un juste courroux tout devienne l'objet - frappés, faittes frémir
et les Cieux et la Terre. - Mon fils perd la clarté du jour, - Vous voyés
ma douleur profonde, - Renoncés a L'espoir de conserver le Monde, - Ou montré
vous terrible a qui blesse L'Amour.
RECITATIF - Par ces mots Venus toute en pleurs - Exprimoit Ses vives douleurs ; (3)
- Tous les Dieux indignés de cette perfidie, - D'un murmure confus font retentir
les Cieux, - Mais comment reparer ce forfait odieux, - Venus ne veut point voir cette
audace impunie, (4) - L'irrevocable arrest des Dieux, - A conduire L'Amour condamne
la folie.
AIR - Aveugle et fier vainqueur des Dieux, - Cesse Amour de te plaindre, - Malgré
la perte de tes yeux, - Tes traits ne sont pas moins a craindre. - Ta gloire s'accroit
chaque jour, - Par les soins de ton Ennemie, - Les vrais Esclaves de L'Amour, - Sont
ceux que luy fait la folie.
Source littéraire :
(1) : On dispute, on s'emeut, et sur un fier visage, - L'un et l'autre ne montre et
n'inspire que rage. - (2) : Elle vient, mais ô ciel ! Quel spectacle pour elle
? - (3) : Au souverain des Dieux exprimoit ses douleurs. - (4) : En vain l'on cherche
en vain Venus les y convie,