Source A :
Circé/ Cantate/ a Voix Seule/ et Symphonie - dans - CANTATES FRANCAISES, LIVRE
TROISIEME - Paris, Boivin, Leclerc, Hue, 1729, p. 18-49 - F-Pn/ Vm7 248
Autres sources :
B. - Circé Cantate - dans - CANTATES FRANCAISES, LIVRE TROISIEME - Paris, Boivin,
Leclerc, Hue, 1729, p. 18-49 - F-Pc/ L 3606 (3)
Cinq pages manuscrites [autographes ?], ajoutées entre les pages 19 et 20 du
recueil, proposent un prélude instrumental et une version avec accompagnement
du premier récitatif. La partition porte en outre diverses indications d'instrumentation,
sans doute en vue d'un nouveau tirage. Si les corrections sont de Colin de blamont,
il s'agit de l'ultime révision de la cantate par le compositeur.
Cote source :
F-Pc/ Acm 2013 [32]
Code source :
FCB. 510
FCB.recueil.03
Type de source :
originale
Description de la source :
RECITATIF - Sur un Rocher desert, L'effroy de la nature, - dont l'arride Somet Semble
toucher les Cieux, - Circé, pâle, Interditte, Et la mort dans les yeux,
- pleuroit Sa funeste avanture, - La, Ses yeux errants sur les flots, - D'Ulisse fugitif
sembloient suivre la trace, - Elle croit voir encor Son volage Heros, - Et cette Illusion
soulageant sa disgrace, - Elle le rappelle en ces mots, - Qu'interompent cent fois,
ses pleurs, et Ses Sanglots.
AIR - Cruel autheur des troubles de mon âme - Que la pitié retarde un peu
tes pas, - tourne un moment les yeux sur ces Climats, - Et Si ce n'est pour partager
ma flâme, - revient du moins pour hâter mon trepas. - Ce triste Coeur devenu
ta victime, - Cherit encor l'amour qui la surpris, - Amour fatal ta haine en est le
prix, - Tant de tendresse Ô Dieux ! est elle un crime - pour mériter un
Si Cruel mepris.
RECITATIF - C'est ainsy qu'en regrets sa douleur se déclare - Mais bientôt
de son art empruntant le Secours, - Pour rappeller l'objet de ses tristes amours,
- Elle invoque a grands cris Tous les Dieux du Tenare, - Les Parques, Nemesis, Cerbere,
Phlegeton, - Et l'inflexible Ecate et l'horrible Alecton - Sur un autel sanglant L'affreux
bucher S'allume - La foudre devorante aussitôt le consume - Mille noires vapeurs
obscurcissent le jour, - Les astres de la nuit interrompent leurs courses, - Les Fleuves
Etonnés remontent vers leurs sources, - Et Pluton meme en tremble en Son obscur
Séjour.
AIR - Sa voix redoutable - trouble les Enfers. - Un voîle effroyable - Couvre
l'Univers - Un bruit formidable - gronde dans les Airs - La terre tremblante - fremit
de terreur - L'Onde turbulente - mugit de fureur - La Lune Sanglante - recule d'horreur
RECITATIF - Dans le Sein de la mort Ses noirs enchantements - vont troubler le repos
des ombres - les Mânes effroyés quittent leurs monuments, - L'Air retentit
au loin de leurs Longs hurlements. - Et les vents echapés de leurs cavernes sombres
- mêlent a leurs clameurs d'horribles Sifflemens - Inutiles efforts, amante Infortunée,
- d'un Dieu plus fort que toy depend ta destinéé - Tu peux faire trembler
la terre sous tes pas - Des Enfers dechainez allumer la colere - Mais tes fureurs
ne feront pas - Ce que tes attraits n'ont pûs faire.
AIR - Ce n'est point par Effort qu'on aime, - L'Amour est jaloux de Ses droits - Il
ne depend que de luy même - On ne L'obtient que par Son choix, - Tout reconnoit
Sa loy Suprême - luy seul ne connoit point de Loix
AIR - Dans les champs que L'hiver desole - Ceres vient retablir Sa Cour, - Flore fuit
l'approche d'Eôle, - Eôle la fuit a Son tour, - Mais sitôt que l'Amour
s'en vôle, - Il ne connoît plus de retour.